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Le 29° régiment d'infanterie dans la Grande Guerre
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26 janvier 2023

Dans les Hauts-de-Meuse, secteur d'Apremont, septembre-octobre 1914.

Le 8° corps fait mouvement à partir du 13 septembre 1914, ayant pour mission de s'établir sur la rive gauche de la Meurthe, et de résister à toute offensive ennemie.

Le soir, le 29° est à Saint-Rémy-aux-Bois; à 23h00, il reçoit l'ordre d'embarquer le lendemain à Bayon pour Bonnecourt, à 28 km de Verdun.

L'état-major de la 16° division s'installe à Sampigny, non loin de Commercy, dans un petit château, propriété du Président Raymond Poincaré.

De son côté, la 32° brigade reçoit mission de s'établir sur les côtes de Meuse; le 29° reçoit l'ordre de se porter sur Vieville et Hattonchâtel où il cantonne le 18 septembre au soir, sous une pluie torrentielle.

 

Samedi 19  septembre 1914

A 8h30, le régiment reçoit l'ordre de se rendre à Woel, village occupé par l'ennemi. La plaine de Woëvre est détrempée par les pluies qui se sont abattues; la progression est très difficile.

A 9h30, il appuie une attaque du 85° sur Woel; à 10h15, la 5° compagnie attaque de front et met en fuite la centaine de cavaliers allemands qui l'occupaient, et qui se replient sans combattre vers Janville où se trouvent des batteries allemandes.

A midi, le régiment prend possession du village.

A partir de 13h15, le régiment est canonné, et vers 14h00, il est attaqué par 2 bataillons d'infanterie; le 3° bataillon se déploie et est rapidement totalement engagé. Vers 16h00, l'ennemi attaque en force et plusieurs compagnies sont obligées de se replier malgré le renfort des 2° et 4°compagnies du 95°. La batterie d'artillerie qui accompagne le 29° se replie à l'arrière du village.

Les combats cessent à 18h00, et le régiment reçoit alors l'ordre de gagner Saint-Maurice-sous-les-Côtes où il n'arrive que vers 3h00 du matin, sous la pluie et par des terrains marécageux.

Un prisonnier précise que les Allemands se sont également repliés, vers Joinville-en-Woëvre, plus au nord.

Dimanche 20 et lundi 21 septembre

 La 32° brigade fait mouvement; au soir, le régiment est à Dompierre-le-Château. Cette étape, exécutée par mauvais temps après plusieurs marches de nuit successives et un transport en chemin de fer, est pénible. Les hommes arrivent fatigués mais le moral est bon.

Mercredi 23 septembre 1914

La 32° brigade reçoit l'ordre de se diriger sur Sainte Menehould. Nouvelle épreuve pour les hommes !

Vendredi 25 septembre 1914

Le régiment est ramené sur les Hauts-de-Meuse.

A 10h00, le 1° bataillon est mis à la disposition du 13° régiment d'infanterie; ils reçoivent l'ordre d'entrer dans Apremont par le sud, accompagnés par une batterie d'artillerie.

D'autres unités du régiment sont mises à la disposition de régiments de la division (85°; 95°) et participent aux opérations; à 13h00, la 6° compagnie rejoint le 85° au bois d'Ailly.

 

Ferry (13)

 

A 15h00, le 1° bataillon, sous les ordres du commandant Ferry, reçoit l'ordre de se porter sur le bois Jurat par les pentes de Saint Agnant.

 

 

 

A la nuit, l'une des compagnies se trouve à moins de 500m de l'ennemi qui occupe le bois, mais les troupes qui occupent les hauteurs d'Apremont brisent notre élan.

Louis Emile Pareille, soldat à la 6° compagnie, écrit dans son carnet "l'attaque continue, nous passons la nuit à Mécrin où nous sommes venus nous approvisionner car nous sommes sans vivres depuis la veille".

Samedi 26 septembre 1914

Les attaques sur Apremont et le bois Jurat se poursuivent.

Les compagnies du régiment sont réparties en plusieurs endroits, toujours mises à disposition soit du général commandant la division, soit d'unités voisines (13° et 85° RI).

Dans la matinée, le 1° bataillon a attaqué le bois Brûlé, alors que la 6° compagnie attaquait le bois d'Ailly; l'ensemble de la brigade est engagé dans des combats violents aux bois Brûlé, Jurat, d'Ailly, Apremont, le fort de Lérouville.

Le journal de marches de la brigade note que le village d'Apremont est sérieusement organisé et que les hauteurs en arrière présentent un commandement considérable.

Le régiment a progressé dans le bois Brûlé jusqu'à 200m de la route Apremont/St Mihiel; il s'y établit dans des retranchements.

Au soir, la 1ère compagnie est en soutien d’artillerie à la tuilerie de Bricourt, les 3 autres sont au bois Brûlé, les 5ème et 7ème compagnies sont à Pont s/ Meuse et Bricourt, la 8ème est à Lérouville, la 6ème au bois d’Ailly, le 3ème bataillon est à Koeur-le-Grande, à l’ouest d’Apremont.

Les pertes du jour sont importantes; 54 tués et de nombreux blessés. Le groupement de brancardiers divisionnaires indique que ses voitures sont remplies de blessés, qu'un second voyage est nécessaire pour compléter l'évacuation des tous les blessés.

 

Dimanche 27 septembre 1914

Les 1° et 2° bataillons restent sur leurs positions; le 3° bataillon relève le 85° régiment d'infanterie sur la ligne d'avant postes qu'il tient; cette ligne est fortement bombardée pendant la soirée et la nuit.

Le régiment enregistre 28 tués, 13 blessés et 20 disparus.

Le groupe des brancardiers divisionnaires fait état de 3 blessés graves ramenés vers l'arrière.

27091914a

situation de la 32° brigade ce jour à 20h00

 

Lundi 28 septembre 1914

Le 1° bataillon se maintient dans le bois Brûlé et dans la tuilerie de Bricourt.

A 13h00, ordre de porter 2 compagnies du 2° bataillon à Koeur-la-Petite, renforcer le 3° bataillon sur sa ligne d'avant postes.

Dans l'après-midi, la 9° compagnie subit un violent bombardement à Han-sur-Meuse, et doit se replier avant de reprendre possession du village dans la soirée.

Les pertes du régiment sont de 8 tués, 54 blessés et 10 disparus.

 

Mardi 29 septembre 1914

Offensive allemande sur l'ensemble du front tenu par le régiment, sans pouvoir forcer nos lignes.

Au bois Jurat, le 1° bataillon subit des fusillades intermittentes.

 

Mercredi 30 septembre 1914

Dans la nuit, de nouvelles tentatives d'attaques sont prononcées, vainement, par l'ennemi.

Le régiment reçoit l'ordre de faire mouvement vers Marbotte et Saint Agnant. Cet ordre, parvenu tardivement, oblige à renoncer à une attaque projetée pour l'après-midi, ce qui permet aux hommes de prendre un peu de repos.

Les hommes sont épuisés, et le manque d'eau est particulièrement pénible.

Louis Emile Pareille relate l'attaque menée par sa compagnie dans la forêt d'Apremont : "arrivés à côté de Saint Agnant, nous avons franchi une petite crête où la mitrailleuse nous a accueillis à la nuit tombante. Nous avançant toujours, nous avons mis baïonnettes aux canons et nous avons avancé. Le commandant avait dit "il faut avancer coûte que coûte". Pour déloger les boches, il y avait un plateau de 600m environ; c'est dans cet espace qu'il y a eu du sang de versé. Nous avancions par bonds ; des malheureux étaient le nez en terre. Le bruit de la fusillade était tellement violent que l'on entendait à peine le commandement. Un premier assaut fut donné à gauche; à nous le troisième. Nous arrivons à la lisière du bois à 20m où ils étaient retranchés. La fusillade n'avait que peu cessé; nous apercevions très bien leurs coups de feu d'où il s'échappait une flamme rose; des malheureux criaient".

 

Jeudi 1er octobre 1914

Dans la nuit, vers 3h00, Louis Pareille est touché par une balle à la tête; il est évacué vers Nice où il arrive le 4 octobre après 60 heures de voyage. Il se dit surpris par l'accueil chaleureux de la population.

 

jmo25Une attaque générale est programmée pour 15h00; les 2° et 3° bataillons sont à Saint Agnant, à la disposition du commandant de la brigade. A 15h00, celui-ci donne le signal de l'attaque; les 2 bataillons partent du cimetière de Saint Agnant pour attaquer le bois Jurat par sa lisière sud-ouest, encadrés par des éléments du 13° régiment d'infanterie.

Les lignes de tirailleurs atteignent le plateau situé au sud-ouest du bois Jurat, prêtes à l'attaque, alors que 2 compagnies sont restées en réserve légèrement en arrière.

A 17h15, l'artillerie donne le départ de la marche en avant qui s'effectue sous un violent feu provenant des tranchées ennemies.

 

18h15, la nuit est tombée, le combat cesse provisoirement et reprend vers 19h15 avec ordre de s'engager à fond. Une mitrailleuse ennemie, placée à la corne sud-est du bois Jurat, prend de flanc nos lignes de tirailleurs et leur font subir de lourdes pertes.

A 20h00, la 12° compagnie (lieutenant de réserve Ponsart) et une partie de la 11°(sous-lieutenant Arnoux) atteignent la lisière du bois Jurat, et réussissent à s'y maintenir à 30m des lignes ennemies, mais sont stoppées dans leur progression. Le sous-lieutenant Arnoux est tué.

Le 2° bataillon ne peut plus progresser également, ayant trouvé devant lui des réseaux de fil de fer barbelé.

A 24h00, le commandant de Belenet, qui commande l'attaque, ordonne le repli vers les tranchées face au bois Jurat, précédemment occupées par le 13° régiment d'infanterie; le 3° bataillon, très éprouvé, rentre à Saint Agnant qu'il atteint à 4h00 du matin le 2 octobre. Le 1° bataillon, qui n'a pu déboucher, se maintient dans la redoute du bois Brûlé.

L'organisation défensive des Allemands rend vains nos assauts renouvelés du jour, mais aussi ceux des jours suivants.

Si le JMO fait état de 25 tués, 207 blessés et 77 disparus, le nombre de tués (fiches MDH à la date du 1er octobre) est de 113.

 

Vendredi 2 octobre 1914

Dans la nuit, l'ordre est arrivé à la brigade de reprendre l'offensive contre le bois Jurat, offensive "qui devra se poursuivre sans interruption, de jour comme de nuit dans les mêmes conditions que la veille".

A 14h00, le régiment en est avisé, un plan d'attque est arrêté; les 11° et 12° compagnies restent à Saint Agnant, en réserve auprès du colonel commandant l'infanterie divisionnaire, alors que les 2 autres compagnies du 3° bataillon (9° et 10°) occuperont des tranchées à l'ouest de la localité, en vue de la défendre contre toute attaque venant d'Apremont.

Le 2° bataillon, à l'exception de la 8° compagnie, se portera en avant, encadré par 2 bataillons du 13° régiment d'infanterie de Nevers. La 8° compagnie appuiera cette progression de ses feux.

A 16h45, tout le dispositif est en place, et à 17h10, le tir de l'artillerie et des mitrailleuses donne le signal de la marche en avant. La progression se heurte très vite au feu nourri de l'ennemi, et doit cesser. Les hommes sont à 250m de la lisière du bois Jurat, stoppés par des mitrailleuses placées dans des tranchées à 15m d'eux. Ils creusent des abris pour se protéger.

4 hommes sont tués, deux convois de brancardiers divisionnaires ramènent 26 blessés à Lérouville, dont un gravement atteint.

 

Samedi 3 octobre 1914

Des échanges de coups de feu s'entendent toute la nuit.

Les troupes restent sur leurs positions. Ne pas chercher à progresser davantage.

Des éléments du 29° effectuent une reconnaissance, s'approchent à 50m de la pointe sud du bois Jurat, mais ne peuvent aller plus loin du fait d'obstacles, en particulier des fils de fer, qu'ils ne peuvent détruire malgré le soutien du génie.

 

Dimanche 4 octobre 1914

Le chef de bataillon de Belenet prend le commandement du régiment.

07101914

Le bataillon Ollié est face à Apremont; le bataillon Ferry est au repos à Saint Agnant; le bataillon Méhu est face au bois Jurat.

 Dans l'après-midi, l'artillerie lourde allemande bombarde Saint Agnant, le bois Brûlé et tout le secteur.

 

 Lundi 5 octobre 1914

Les différentes unités du 29° restent sur leurs positions de la veille au soir.

Saint Agnant est de nouveau bombardé à partir de 10h00.

Les ordres pour le 6 octobre sont de renouveler l'attaque du bois Jurat; heure H = 14h00.

16 blessés sont ramenés à l'hôpital d'évacuation de Lérouville par les brancardiers divisionnaires, dont 4 couchés.

 

Mardi 6 octobre 1914

A 12h45, lors d'une reconnaissance, le commandant de Belenet est blessé à la cuisse par une balle tirée d'Apremont, et est évacué.

 

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Le commandant Méhu prend la tête de la colonne d'attaque formée des 5° et 6° compagnies du 29ème, du 1er bataillon du 13° RI et du 3° bataillon du 29°. L'attaque sera appuyée à droite par la brigade coloniale, à gauche par les feux des autres unités de la division.

L'artillerie lourde et l'artillerie de campagne commencent à tirer pour préparer l'attaque de l'infanterie qui se met en marche à 14h00, en direction du bois Jurat; très vite la progression est contrariée par des feux nourris de mitrailleuses et d'artillerie ennemies; une partie des hommes du 2° bataillon ne peuvent sortir de leurs abris.

brunet (9)

Le capitaine Brunet-Lecomte, commandant la 5° compagnie, est mortellement frappé d'une balle à la tête à 14h30; le commandant Méhu, commandant le 2° bataillon se porte en 1° ligne pour faire sortir ses hommes; il tombe à son tour, mortellement blessé.

 

 

 

 

A 17h30, l'attaque est enrayée par les feux de l'ennemi; les hommes restent sur leurs positions.

Le colonel Marié, commandant la 32° brigade, tente d'expliquer cet échec : insuffisance de la préparation d'artillerie, l'artillerie lourde n'ayant pas arrosé le bois Jurat; le terrain à parcourir à découvert pour aborder la lisière du bois était trop étendu; l'ennemi était bien abrité, pourvu de nombreuses mitrailleuses; attaque hésitante du fait de la succession de commandement; manque de cadres; hommes atteints moralement suite à la fatigue due aux marches harassantes, et qui ont progressé parmi les cadavres des combats précédents.

Dans le secteur d'Apremont, on a relevé la présence des plusieurs régiments d'infanterie bavarois (7°; 11°; 19°), et du 3° bataillon de pionniers bavarois.

7 hommes, dont 2 officiers, sont tués; 23 blessés sont ramenés vers l'hôpital d'évacuation de Lérouville.

 

Mercredi 7 octobre 1914

Comme chaque jour, les ordres sont de poursuivre l'offensive et de chercher à gagner du terrain.

La 4° compagnie est détachée à la redoute du bois Brûlé.

A 9h00, Saint Agnat est bombardé.

 

GeneralValentin

Le lieutenant-colonel Valentin prend provisoirement le commandement du régiment.

 

Vendredi 9 octobre 1914

Nommé colonel, le lieutenant-colonel Valentin prend le commandement de la 32° brigade.

 

Nouvelle image

Il est remplacé à la tête du 29° RI par le chef de bataillon Gésipe.

 

Samedi 10 octobre 1914

De violentes attaques se sont produites pendant la nuit, particulièrement sur le bois Brûlé; Saint Agnant est de nouveau bombardé.

Même si l'état physique et moral des hommes se maintient, l'alimentation ne se fait que pendant la nuit au prix de grandes difficultés, d'une part en raison de la proximité de l'ennemi, mais aussi du fait des bombardements incessants qui causent en plus des insomnies affaiblissant les hommes.

 

 Dimanche 11 octobre 1914

Le front se stabilise, même si les bombardements se poursuivent; aux dire d'un prisonnier autrichien, des obus de 305 ont été tirés par l'artillerie lourde autrichienne; ce bombardement a duré plusieurs heures.

 

Samedi 17 octobre 1914

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Le chef de bataillon Perrin, du 23° BCP, est nommé lieutenant-colonel et prend la tête du régiment.

 

Dimanche 18 octobre 1914

ssecteur Perrin

Le secteur tenu par la 32° brigade est découpé en 3 sous-secteurs; celui de droite est sous la direction du lieutenant-colonel Perrin, et s'étend de la route de Saint Agnant à la corne est du bois Brûlé.

Ce sous-secteur, baptisé par la suite "tranche", sera occupé par le régiment jusqu'au 19 janvier 1915.

Cependant, les bataillons sont régulièrement détachés dans les secteurs voisins, notamment à la redoute du bois Brûlé, où ils subissent des bombardements continuels, de nombreuses attaques ennemies qui leur causent des pertes élevées (plus de 650 tués) et une extrême fatigue se ressent chez les hommes.

Lundi 19 octobre 1914

Au bois d'Ailly, l'ennemi dispose des 96° et 120° régiments d'infanterie.

Le régiment est à Pont s/ Meuse et à Mécrin.

A 19h00, un convoi est organisé sur Marbotte par les brancardiers divisionnaires; ce convoi a amené 43 blessés à l'hôpital d'évacuation en gare de Commercy, dont 14 du 29°(7 couchés).

Mardi 20 octobre 1914

Un compte rendu signale des relèves chez l'ennemi, notamment le remplacement du III° corps bavarois par des formations certainement moins entraînées.

Lundi 26 octobre 1914

Le village de Marbotte est bombardé; les postes de secours installés dans des maisons, des granges, ont été en partie détruits par les obus. Un sous-officier infirmier du 29° est tué, plusieurs blessés sont de nouveaux atteints; personnel de santé et blessés sont évacués vers des abris dans les bois environnants et dans des carrières.

Le service de santé divisionnaire évoque la présence de nombreux cadavres, devant les premières lignes, qui ne peuvent être retirés du fait des actions menées par l'ennemi, et qui dégagent des odeurs difficilement supportables. L'enfouissement voire l'incinération de ces corps en décomposition seraient la solution mais pas dans l'immédiat; il est recommandé aux hommes d'introduire dans leurs narines des petits tampons enduits de substance aromatique.

 Du 27 octobre au 3 novembre 1914

La tranche tenue par le régiment est constamment bombardée, les patrouilles empêchées de recueillir des renseignements du fait de la présence de projecteurs chez l'ennemi. On déplore de nombreuses victimes (plus de 60 morts et 225 blessés entre le 10 et le 31 octobre).

Lundi 2 novembre 1914

Une attaque allemande se produit à 18h00 et oblige un recul de 400m dans le secteur d'Apremont; ordre est donné de prononcer une attaque pour reconquérir le terrain perdu. Le 29° n'est pas engagé et reste sur ses positions qu'il s'acharne à défendre.

Un officier allemand blessé et prisonnier déclare que 2 régiments ont pris part à l'attaque, les 19° et 21°, ainsi que le 2° bataillon de chasseurs bavarois.

Sur ordre du médecin-chef du service de santé, le groupe de brancardiers divisionnaires mettra, à la disposition du 29°, 4 brouettes porte brancards pour le transport des blessés depuis les abris de 2ème ligne jusqu'aux postes de secours éloignés.

Samedi 14 novembre 1914

La présence de la 5° division d'infanterie bavaroise est signalée; des prisonniers allemands affirment que notre artillerie occasionne de nombreux dégâts à Apremont.

Le colonel Valentin, commandant la 32° brigade, se plaint auprès du lieutenant Montenot (qui deviendra capitaine), qui commande la 3° compagnie du 29°, que 30 à 40 hommes se sont faits porter malades entre le 15 et le 20 novembre, alors qu'aucune épidémie était signalée.

Lundi 23 novembre 1914

La tranche Perrin est violemment bombardée; fusillade sur la Redoute du bois Brûlé.

Mardi 24 novembre 1914

 Le lieutenant-colonel Perrin interdit les coupes de bois dans le bois Brûlé et La Louvière, ces bois servant de couvert aux troupes.

Le capitaine Bourchet, commandant la 9° compagnie, malade (grippe) est évacué.

 Mercredi 25 novembre 1914

A 10h45 les Allemands attaquent; le 3° bataillon (commandant Ollié) subit un violent bombardement, de même que le 95° RI, situé à sa gauche, qui bientôt décroche découvrant la gauche du 29°. Perte de plusieurs tranchées qu'il faut reprendre à tout prix.

A 13h15, le colonel Valentin ordonne une contre offensive menée par une partie des unités de la brigade présentes dans le secteur. L'artillerie devra tirer un maximum d'obus au sud de la route d'Apremont entre 13h40 et 13h45, heure du déclenchement de la contre offensive qui échoue. Plusieurs attaques ont de nouveau lieu dans l'après-midi (à 15h30 gain d'un peu du terrain perdu)) et la soirée (22h20, la 10° compagnie ne peut pénétrer dans une tranchér occupée, et subit de lourdes pertes), qui échouent également.

Le bilan de la journée est de 19 tués, 50 blessés et 9 disparus.

25111914

Emplacement des troupes le 25 novembre 1914

Jeudi 26 novembre 1914

A 1h00, le commandant Ollié prononce une attaque; il gagne un peu de terrain, mais les tranchées ennemies situées à 25/30 mètres sont toujours inaccessibles.

A 4h15, le bataillon est désorganisé; il fait noir, les bois sont très touffus et jonchés de débris divers, rendant la progression difficile.

A 5h00, nos tranchées sont détruites par des obus allemands.

Nouvelle attaque à 6h00, mais le bataillon doit reculer à 6h45; même chose à 9h30.

Toutes les unités de la brigade sont engagées, et le résultat est partout le même, échec tant la défense allemande est vigoureuse. Un grand désordre règne.

A 22h00, un ordre du général de Montdésir, commandant le 8° corps d'armée, informe d'attaquer le lendemain à 13h00 pour reprendre le terrain perdu.

"Les tranchées perdues doivent être reprises. Il faut en finir demain, sinon ce serait pour le 8° corps un aveu d'infériorité d'un effet moral déplorable".

Vendredi 27 novembre 1914

Le colonel Valentin commandera l'infanterie lors de cette attaque; 32 sapeurs du génie, minis de boucliers offensifs, de cisailles et de haches, précèderont les colonnes d'attaque.

L'artillerie exécutera des tirs de 11h00 à 13h00.

A 9h45, le bataillon Ollié est violemment attaqué; le commandant annonce qu'il fera tout pour résister, mais que ses hommes sont exténués, ses compagnies désorganisées, sans officiers, sans cadres, qu'il est incapable d'une action d'ensemble ! La redoute du bois Brûlé est reprise par l'ennemi.

A 20h00, on est sans nouvelles du bataillon Ollié.

Le service de santé divisionnaire signale que le nombre de blessés ramenés est très élevé en raison d'attaques allemandes et de nos contre attaques.

Samedi 28 novembre 1914

A 8h30, le colonel Valentin recommande au lieutenant-colonel Perrin de bien surveiller le débouché d'Apremont et le secteur du bois Brûlé; le brouillard est assez dense, et il faut éviter toute attaque subite. De son côté, le commandant Ollié signale que les Allemands continuent des travaux pour prendre à revers sa 1ère ligne.

A 10h20, le commandant Ollié annonce au colonel Valentin que ses 1ère et 2ème lignes sont envahies de bombes-bouteilles; il a beaucoup de blessés, les communications sont défectueuses, la situation est grave !

A 10h25, il  reçoit le renfort d'une compagnie du 95° RI; il a ordre de ne surtout pas abandonner sa 1ère ligne.

A 11h20, il signale une nouvelle zone organisée à sa droite et dit que la situation de sa 1ère ligne est désespérée, terme que le colonel lui demande de ne pas employer "rien n'est désespéré quand on vit encore; même si on ne reste que 100, on peut tenir encore".

Des renforts son envoyés dans le secteur pour être mis à la disposition du commandant Ollié.

A 12h45, le colonel Valentin demande au général commandant la 16ème division de songer à faire relever le bataillon Ollié (3ème bataillon du 29° RI) et le bataillon du 13° RI également engagé dans ce secteur "bataillons qui ont énormément souffert; impossible de chiffrer exactement les pertes qui s'élèvent sans doute à un millier". La relève est annoncée à 15h30; le bataillon sera en réserve à la disposition du général de division.

Les autres bataillons, Ferry (1er) et Schelle (2ème) seront également relevés.

A 17h30, le colonel commandant la brigade renouvelle ses consignes auprès du lieutenant-colonel Perrin, de bien surveiller la zone devant le bois Brûlé.

Le service de santé divisionnaire signale que le total des blessés dépasse de beaucoup les chiffres donnés par le groupe de brancardiers divisionnaire ou la section automobile. Le nombre exact est fourni par l'hôpital d'évacuation établi à Commercy : 563 entre le 25 et le 28 novembre.

Par ailleurs, de nombreux malades sont évacués pour des embarras gastriques, et des problèmes circulatoires sont identifiés suite à des stations debout trop nombreuses et trop longues.

Lundi 30 novembre 1914

La tranche Perrin est violemment bombardée; 251 obus de tous calibres tombent entre 7h00 et 20h00.

2 aéroplanes allemands et 2 français survolent les lignes.

Entre le 25 et le 30 novembre le régiment dénombre 56 morts dont 7 dans des unités sanitaires des suites de blessures, 135 blessés et 55 disparus.

Entre le 1er et le 13 décembre 1914, les bombardements et fusillades sont incessants; le 13, la tranche Perrin reçoit 70 obus de campagne et 44 de gros calibre.

Mardi 15 décembre 1914

Le régiment est en réserve de corps d'armée à Vignot.

Mercredi 16 décembre 1914

Plusieurs mouvements de médecins, notamment pour remplacer le médecin major Randon, évacué, du médecin aide-major Vesbre, disparu, du médecin aide-major Pelissier, mort le 10 août 1914 suite à une chute de cheval.

Vendredi 18 décembre 1914

Le colonel Valentin est blessé; évacué, il est remplacé par le colonel Mathieu comme commandant de la 32ème brigade.

Samedi 26 décembre 1914

Les Allemands attaquent à 11h25 et s'emparent d'un boyau que nous occupions; ordre est donné de reconquérir ce boyau, ce qui est fait à 12h40 grâce à l'énergie du bataillon Schelle.

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