Paul CAZIN, un humaniste à la guerre.

Joseph Paul Cazin est né à Montpellier, boulevard de Strasbourg, le 28 avril 1881; il est plus connu sous le nom de Paul Cazin.

Son père, Jean, un mâconnais, est comptable dans le commerce du vin; sa mère, Jeanne, dite Emma Jandot, est sans profession.

Il est scolarisé à Paray-le-Monial, devient ensuite pensionnaire au petit séminaire de Rimont (diocèse d'Autun), puis entreprend des études ecclésiastiques à Nîmes, où il acquiert des connaissances en grec, en hébreu biblique, et parle de nombreuses langues européennes.

A 20 ans,il voyage dans les pays slaves, et devient un bon spécialiste du polonais.

Mais il renonce à la prètrise, et vient étudier les lettres à la Sorbonne; il obtient une licence ès lettres, et surtout fait la connaissance du comte Edouard Raczinski, un polonais, qui va orienter dorénavant l'ensemble de sa vie.

Paul Cazin apprend le polonais, devient précepteur de 2 neveux de son ami, et commence à traduire des oeuvres polonaises.

Il effectue son service militaire au 29° régiment d'infanterie d'Autun à partir du 14 novembre 1904; il est nommé soldat de 1° classe le 30 juin 1905.

Le 26 septembre 1906, à Saint-Martin, dans l'île de Jersey, il épouse Marguerite Fauron de Chaligny (1866-1935), une artiste peintre qui réalise ce portrait de lui vers 1910.

Ce portrait est aujourd'hui conservé au musée d'Autun.

Mobilisé le 2 août 1914, il rejoint le régiment d'Autun où il est promu sergent, au dépôt du régiment, le 17 novembre 1914.

Il part pour le front le 9 mars 1915, et rejoint le 29° RI dans la forêt d'Apremont (Meuse) où il livre de durs combats. Le 29°appartient à la 16° division, celle aussi de Péricard et de Rimbaut.

Le 23 juillet, Paul Cazin, qui souffre de violentes douleurs articulaires, est évacué vers l'ambulance de Void, puis vers l'hôpital de Grenoble qui lui délivre, le 12 septembre, une convalescence de 2 mois.

Le 2 novembre 1915, il est affecté au dépôt des prisonniers polonais du Puy comme interprète.

Il quitte le 29° le 1°février 1916 pour le 86° régiment d'infanterie.

Le 15 mai 1917, il est promu adjudant-chef.

Il passe officier interprètede 3° classe le 20 octobre , et est démobilisé le 8 avril 1919.

En 1920, il publie "L'humaniste à la guerre", sous-titré "Hauts de Meuse 1915", livre à succès issu de lettres écrites à son épouse pendant la guerre, et de notes prises quotidiennement pendant sa présence sur le front. Le texte couvre la période du 9 mars au 20 juillet 1915.

Dans son ouvrage "Témoins", Jean-Norton Cru donne une appréciation positive du livre de Paul Cazin : "Cazin nous donne une confession de combattant....qui nous prend aux entrailles...c'est le cri d'angoisse et d'horreur d'un soldat au sortir de ces attaques inexpiables du printemps 1915 qu'il nous décrit de la façon la plus vivante".

Il s'installe à Autun, avec son épouse, en 1924.

Il retourne en Pologne en 1928, soutient une thèse, en 1932, qui lui vaut un doctorat de philisophie; il poursuit ses travaux de traduction, et publie de nouveaux ouvrages.

Il entre en résistance durant la deuxième guerre mondiale; il publiera, en 1946, une bataille d'Autun illustrée par André Laurens.

Le 13 août 1946, il épouse Juliette Marthe Dutoit, avec laquelle il a 2 filles.

En 1959, il reçoit la Croix d'officier de la Légion d'Honneur.

Il décède à Aix-en-Provence le 12 juin 1963 des suites d'un accident de voiture, et est inhumé à Paray-le-Monial.